En lumière
Rapière, épée française, de cour, courte, sabre et autres armes postérieures à la Renaissance
Voici une explication des termes et des parties de l'épée à partir de la renaissance (rapière, forte-épée, fleuret, épée de cour, sabre, latte etc)
En premier lieu, deux terme d'importance l'estoc et la taille.
- L'estoc est la pointe de l'arme.
- La taille est le tranchant de l'arme.
Par extension ces deux termes désignent aussi l'attaque portée avec ces parties de la lame.
Description
L'arme d'escrime (pour simplifier et englober toutes les armes appelées épées) est une arme à pointe (ou d'estoc) à 2 tranchant (rapière, forte-épée, latte), 1 tranchant (le sabre) ou sans tranchant (certaines rapières et forte-épées, épée de cour, fleuret et certaines lames françaises).
Elle est composée:
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, bordée de deux tranchants, acérée pour pouvoir percer l'adversaire.
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, le tiers de la lame le plus éloigné de la main et qui est en général la partie la plus souple (d'où son nom). Normalement un bon escrimeur ne pare jamais avec le faible mais en revanche c'est avec lui qu'il peut lacérer (enlevé, banderole, comme le "Z" de Zorro) la peau (ou les vêtement si vous avez de la chance!!! ).
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dont l'intérêt principal est de donner des coups de tailles ou de tranchant. De même que pour le faible de la lame, un bon escrimeur évitera de parer avec cette section.
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, la partie la plus solide de la lame qui sert à parer les coups.
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Pour le sabre on voit très bien ce qu'est le tranchant, la partie coupante du sabre, et le faux tranchant, celle non coupante du sabre. Mais toutes les autres armes citées ont un tranchant et un faux tranchant. Le tranchant est le fil de la lame qui est dirigé vers l'adversaire et le faux tranchant est celui qui est tourné vers vous. Ensuite la partie située entre ses deux tranchants est appelée le plat de la lame (on ne l'utilise jamais pour parer, car l'arme risque de casser).
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, la partie non affutée de la lame ( qui correspond parfois au fort de la lame en son entier) qui apparaît vers la fin du Moyen-Âge sur les épées à deux mains dans un premier temps et qui permet de poser l'index dessus pour un meilleurs équilibre, et qui renforce la solidité de l'arme (réduit les risque de jeu dans la garde et est plus solide pour parer les attaques)
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. Elle est composée elle même de plusieurs parties:
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elle sert à protéger la main de l'escrimeur, avant son apparition, la main est protégée par des entrelacs de métal (les Italiens vont garder ce type de protection très longtemps), vers 1620, les Allemands vont rajouter deux plaques de métal ajourées (type Pappenheimer), ce qui va inspirer les Espagnols qui, vers 1630, vont remplacer les anneaux et entrelacs par un simple bol renversé (taza ou cazoleta, tasse et bol en espagnol). Enfin à paritr de fin du 17ème la coquille va se rétrecir de plus en plus jusqu'à faire 5cm de diamètre parfois.
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barre de métal perpendiculaire à la lame qui sert à la fois à protéger la mains, mais aussi à avoir une meilleure maîtrise de l'arme et permet aussi des désarmements. Ils sont parfois recourbé vers la lame d'un coté ou même des deux, et il arrive qu'ils soient recourbés vers la lame d'un côté et vers la main de l'autre (c'est le cas sur une majorité des armes italiennes et espagnoles d'avant 1630).
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La soie est le prolongement de la lame qui est enchâssée dans la garde et c'est sur la soie que l'on fixe la poignée ou la fusée. Cette dernière est souvent en bois recouvert de corde ou de cuir, mais elle est parfois aussi en métal.
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Il termine l'arme et sa fonction première est d'équilibrer l'arme pour un meilleure maniement. Sa deuxième fonction (et non des moindres) est de faire tenir l'ensemble de la garde et de la lame.
La Lame
La lame peut être de forme de forme différente, selon les époques et l'utilisation que l'on en fait :
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il s'agit d'une des versions les plus courantes. En fait la plupart des épées médiévales on la lame plate, de même que les sabres, lattes et une grande partie des rapières d'avant le 18ème siècle.
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moins courante mais néanmoins très présente jusqu'au 18ème (elle apparaît à partir du 15ème siècle), on l'a trouve surtout sur les rapières et forte-épée, ces lames sont souvent non tranchantes.
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cf lame française
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cf fleuret
La lame française (ou épée de cour)
Cette lame apparaît en France (d'où le nom de lame française ou mousquetaire) dans la 2ème moitiés du 17ème siècle. La différence principale entre l'épée de cour (ou épée courte ou épée française) et les autres armes est donc sa lame.
En effet, cette lame au lieu d'être plate avec deux tranchant est à structure triangulaire, c'est à dire que si on prend une coupe dans la largeur de cette lame, on observe une étoile à trois branches.
Elle a d'abord été créé pour le fleuret (cf fleuret), mais très vite elle va devenir très populaire. L'intérêt réside à la fois dans la solidité mais aussi dans la légèreté et la souplesse de la lame, bien sur le maniement de cette lame implique une utilisation exclusive de l'estoc. Toutefois certaines de ces lames ont une longueur de bords tranchants plus importante (environ 5 centimètres, même si, sur certains modèles, la moitié de la lame est tranchante) qui permettent des coups de taille, mais ils sont efficaces seulement lors de fouettés (banderoles, enlevés, vous savez le signe de Zorro !). Bien sûr, rien ne vous empêche de donner un coup de taille, les dégâts ne seront pas aussi importants qu'avec un autre type de rapière, mais on ne peut pas dire non plus que cela soit agréable !
Il est à préciser que ces armes, du fait de leur légèreté, est d'une faible utilité face aux armes lourdes de taille (comme les épées de cavalerie, les forte épée et rapière de taille). C'est pourquoi sur certains modèles du début 18ème le fort de la lame est plus large (jusqu'à 5cm).
Ensuite la seconde différence vient de la garde, où les quillons sont beaucoup plus petits que sur les autres rapières, voire même sur certaines où elles sont absentes.
De même en général, la coquille est assez petite et peut profonde (même si le montage de lame triangulaire ou française a existé sur des coquille de type "rapière à tasse" ou "espagnole", voire parfois appelé rapière mousquetaire).
L'intérêt de cette arme réside dans l'utilisation de l'estoc qui est plus rapide comme attaque, plus difficile à parer et peut être plus mortelle.
En effet une attaque d'estoc demande moins de temps à être lancée, mais permet aussi d'éviter plus facilement la parade de l'autre (contre, dégagement etc.).
Enfin, une blessure fait avec une tel arme est en générale synonyme d'hémoragie interne (et donc de mort assez rapide) assez difficile à soigner.
Pour terminer, ce type d'arme d'escrime était très prisé des aristocrates français, car plus légère, plus discrète et d'une utilisation plus fine, elle était synonyme (et l'est sans doute encore) de noblesse et de délicatesse : tout un art donc.
Le fleuret
Le fleuret est en réalité une arme d'entrainement, plus qu'une arme faite pour le combat.
Elle sera tout de même utilisée lors des combats potentiellement mortels que sont les duels que pratique, presqu'à l'excès, l'aristocratie française,
Cette arme deviendra réellement populaire durant le 19ème siècle ou elle remplacera l'épée de cour (dont le maniement est quasiment identique), toujours prisée par la noblesse, elle trouvera de nombreux aficionados parmi la bourgeoisie, même si cette même bourgeoisie préfère en générale le duel au pistolet.
Par exemple, jusqu'à la première guerre mondiale, lors des duels, les officiers utilisaient soit le fleuret soit le sabre soit le pistolet.
Le fleuret est composé de la même manière que l'épée de cour à la différence qu'il n'existe pas de quillons, et que la coquille est assez petite et ronde en général, car il en existe différentes formes. De même sa lame qui est à section triangulaire au début (milieu 17ème siècle) sera quasiment toujours à section carrée ensuite (on conservera le nom d'épée pour les fleuret à lame triangulaire ce qui donnera l'épée olympique), c'est dire que la lame a quatre côtés. Et pour finir lors de l'entrainement, le fleuret est moucheté pour ne pas blesser l'adversaire (ce qui n'est pas le cas lors d'un duel bien sûr).
Les écoles d'escrime
Voici une petite introduction à l'escrime de l'époque moderne (Renaissance et après).
En premier lieu il faut savoir qu'il existe plusieurs écoles qui se sont développées :
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, elle est la première à apparaitre. Profitant de l'apparition de la rapière, son utilisation se répand en Italie et à un niveau moindre en France et en Angleterre. Jeronimo de Caranza et son traité De la filosofia de las armas, de su destreza y de la agresion y defension christiana (ce que l'on pourrait traduire par "De la philosophie des armes, de son maniement et de l'attaque et la défense chrétienne." (1569) sont réellement la pierre angulaire de l'escrime espagnole, même si d'autres auteurs y ont contribué tout autant, de Caranza y apporte toute une optique philosophique. En effet cette escrime met l'accent sur la rigueur et l'application des règles. On l'appelle la "destreza" ou l'escrime "du cercle mystérieux". Elle a, aujourd'hui , quasiment disparu.
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, longtemps en concurrence avec l'espagnole (dont elle est issue), elle se démarque par plus d'inventivité et une plus grande simplification, ce qui la rend accessible plus facilement au néophyte.
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(dont nous sommes issus et dont l'escrime olympique est issue également), sa naissance est assez tardive, c'est à partir de Charles IX que les roi français vont faire venir des maîtres de toute l'Italie (c'est la nouvelle mode). Charle IX crée "l'Académie des Maîtres en fait d'arme de l'Académie du Roy". Même si l'escrime française utilisa la dague et la rapière sous Louis XIII, elle se spécialisa ensuite dans le maniement de la rapière seule lorsque apparait les lames françaises (qui permettent de tromper la main gauche plus facilement, ceci dû a sa légèreté).
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qui préfère l'utilisation du sabre et des coups de taille quand à
, elle se développera beaucoup plus tardivement (les Anglais resteront longtemps avec des armes lourdes, méprisant les rapières) et adopteront l'escrime à la française (en y apportant néanmoins leur propre apport).
Pour savoir si une lame est de bonne qualité , il faut :
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L'acier ne doit comporter aucune paille, l'idée étant que le carbone soit bien réparti dans tout l'acier.
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la lame ne doit ni trop pencher en avant ni trop peser dans la main. Le bon équilibre se situe entre une demi douzaine de centimètres et trois centimètres de la garde (selon le type d'arme).
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en général, à l'époque les escrimeurs prenaient une lame évidé ou à section triangulaire pour la vie civile et une lame pleine pour un usage militaire (pour que la lame puisse résister à la puissance des coups lors d'une guerre).
- c'est à dire une bonne souplesse de la lame, lorsque vous ployez la lame elle doit faire un arc de cercle et lorsque vous la relâchez elle doit reprendre sa forme initiale.
Traités d'Escrime
- Jeronimo de Caranza, De la filosofia de las armas, de su destreza y de la agresiòn y defensiòn christiana (1569)
- Luis Pacheco de Narvaez, Libro de las grandezas de la espada en que se declaran muchos secretos de que compuso el comandador Geronimo de Carrança (1600)
- Don Anastasio de Ayala, El bisono instruido en la disciplina militar(1616)
- Pedro Mexia de Tobar, Engaño y desengaño de los errores en la destreza de las armas (1636)
- Cristobal de Cala, Desengaño de la espada y norte de diestro(1642)
- Don Gomez Arrias de Porres, Resumen de la verdadera destreza en el manejo de la espada (1667)
- Lorenz de Rada, Experiencia del instrumento armigo espada(1705).
- Gio Antonio Lovino, Su'll arte di ben maneggiare la spada.
- Achille Marozzo, Arte dell armi(1568)
- Camillo Agripa, Trattato di scienza d'arme(1568)
- Angelo Viggiani, Lo schermo(1588)
- Vincento Savolio, His practice, in two books...(1595)
- Giacomo Di Grassi, Di adoprar sicuramente l'arme si da offesa, come da difesa(1569)
- Salvator Fabris, De lo schermo, overo scienza d'arma(1606)
- Nicoletto Giganti, Teatro, nel qual sono rappresentate diverse maniere e modo di parare e di ferire di spada sola, e di spada e pugnale(1608)
- Bernardino Capitelli, Scerma(1632)
- Torelli Giuoco d'arme da torelli(1632)
- Franscesco Alfieri, Larte di ben mneggiare la spada(1653)
- Alessandro Senesio, Il vero manegio della spada(1660)
- Giuseppe Morsicato Pallavinici, La scerma illustrata...(1670)
- Bondi di Mazo, La spada maestra di me Bondi di Mazo, da Venetia(1696)
- Henry de Sainct Didier, Traité contenant les secrets du premier livre sur l'épée seule, mère de toutes les armes(1573)
- Desbardes, Discourt de la théorie, de la pratique et de l'excellence des armes(1610)
- Hieronyme Calvacabo, Traité ou instruction pour tirer les armes(1617)
- Gérard Thibault, Academie de l'épée(1621) (explique l'art de la destreza)
- Jean-Baptiste Le Perche du Coudray, L'exercice des armes ou le maniement du fleuret(1635)
- Charles Bernard, Le maistre d'arme liberal(1653)
- Philibert de la touche,Les vray principe de l'épée seule (1670)
- André Wermesson de Liancour, Le maistre d'armes ou l'exercice de l'épée seule, dans sa perfection(1686)
- Labat, L'art de l'épée(1690)
- Borath, Balaestra succana, ou l'art de l'escrime(1693)
- Domenico Angelo, L'école des armes(1763)
- Georges Silver, Paradox of defense(1599)
- Joseph Sweetnam, The school of the noble and worthy science of defense(1617)
- William Hope, The sword-man's vad-mecum(1694)
- Zach Wylde, The english master of defense or the gentleman's al-a-mode accomplishment(1711)
- Donald Mac Bane, The expert sword-man's compnion : on the true art of self defence(1728)
- Valdin, The art of fencing(1729)
- Alfred Hutton, Cold steel, a practical treatise on the sabre(1889);Old sword play (1892)
- Tallhoffer, (1467)
- Joachim Meyer, Gründtliche beschreibung(1570)
- Jacob Sutor von Baden, New kunstliche fechtbuch ...(1612)
- Johann Georg Paschen, Vollstandiges ring-buch(1657)
- Bruchius, Grondige beshryvinge van de edele ene ridderlijcke scerm-ost wapen-konste(1671)